Le tourisme durable peut-il s’appliquer aux sports d’hiver ? Ou bien s’agit-il de « verdir » ce qui peut l’être, tout en poursuivant les politiques d’extension des domaines skiables et tout ce que cela comporte ?
Des associations, des chercheurs s’emparent du sujet tandis que les élus s’organisent pour tenter de répondre à la pression exercée par la société civile. Les catalogues de bonnes intentions fleurissent, mais dissimulent souvent des réalités de terrain allant à l’encontre des préconisations affichées.
De nombreuses solutions existent. Les mettre en œuvre impliquerait de reconsidérer la question de l’aménagement des territoires et d’associer les « concernés » à une réflexion globale.
A travers une argumentation étayée et complétée par une enquête réalisée pour la circonstance, l’auteur analyse dans cet ouvrage les implications directes de chaque type d’aménagement sur les écosystèmes et les populations locales.
Les amateurs de montagne apprendront à réfléchir et à devenir non plus consommateur, mais consomm’acteur de l’espace naturel dont ils disposent. Les décideurs trouveront des pistes pour un réaménagement durable.
Préface de Sylvie Brunel, Présidente de l’ADDax : L’Association pour le Développement durable en Afrique et dans le monde
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Extrait de la préface de Sylvie Brunel
Une usine à neige peut-elle devenir durable ? Telle est la question essentielle que pose Jean-Pierre Lamic dans ce livre.
Cette question, il la connaît bien : moniteur de ski de formation, il a passé des années à emmener des skieurs sur des pistes désormais damées comme des autoroutes, à dormir dans son camping-car sur les parkings de stations d'altitude qui n'ont jamais su régler la question du logement et du transport des saisonniers, se vouant au tout automobile faute d'avoir su mettre en place des systèmes de transport en commun viables.
Il a vu se multiplier les barres immobilières, et les télésièges qui allaient avec : pour vendre de plus en plus de lits, il fallait construire de plus en plus de pistes. Et pour garantir à une clientèle internationale qu'elle allait bien trouver sur place ce qu'elle était venue chercher, s'équiper en dispendieux canons à neige, alimentés par de tout aussi dispendieux réservoirs, qualifiés pudiquement de «retenues collinaires». Car peu le savent, mais la montagne manque d'eau en hiver. Ce que tout le monde sait en revanche, c'est que le touriste, lui, adore consommer de l'eau, qu'il s'agisse des douches, des spas, des piscines chauffées. Voire du lavage de voitures corrodées par ce sel dont on inonde les routes, afin de lui permettre de gagner la station sans pneus neige, sans réaliser les dégâts que cet épandage cause à l'environnement.
Premier pays au monde pour le nombre de stations de sports d'hiver, la France est aujourd'hui confrontée à un défi essentiel : comment rendre durables ces stations d'altitude menacées aujourd'hui par le changement climatique, qui risque de leur faire perdre leur unique pôle d'intérêt, la mono-industrie du ski de montagne, alors qu'elles se sont précisément organisées autour de cette seule activité ?
Editions le Souffle d'or - 288 pages